La chasse aux terroristes par Israël s’est poursuivie samedi dans la bande de Gaza après la nuit de bombardements la plus intense depuis le début de la guerre.
Israël a bombardé avec 100 avions et touché 150 « cibles souterraines » / photo : Profimedia
Pour la troisième nuit consécutive, des chars sont entrés dans l’enclave palestinienne, aidés depuis les airs par 100 avions. Les dernières informations indiquent que des soldats israéliens sont restés sur place et que les combats se poursuivaient samedi.
« Dans la nuit (de vendredi à samedi), les avions de combat de Tsahal ont frappé 150 cibles souterraines dans le nord de la bande de Gaza, notamment des tunnels utilisés par les terroristes, des installations de combat souterraines et d’autres infrastructures souterraines. Plusieurs terroristes du Hamas ont été tués »annonce l’armée israélienne, dans un communiqué publié à la suite d’intenses raids aériens dans l’enclave palestinienne.
Israël est convaincu que le mouvement islamiste mène et organise ses opérations à partir d’un vaste réseau de tunnels souterrains.
Il y a plus de 200 hôtes
L’armée évite toutefois d’annoncer officiellement l’offensive sur le terrain, afin de ne pas mettre en danger la vie des plus de 220 otages retenus captifs par le Hamas, écrit la presse israélienne.
Selon l’armée israélienne, 229 otages – Israéliens, binationaux ou étrangers – ont été pris en otage dans la bande de Gaza par le Hamas, qui a libéré quatre femmes.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, 7 326 personnes, pour la plupart des civils – dont plus de 3 000 enfants – ont été tuées dans la bande de Gaza lors de bombardements israéliens en représailles depuis le 7 octobre.
La bande de Gaza est coupée du monde depuis vendredi, après la coupure des télécommunications et d’Internet.
Les chars restent à Gaza
Des forces supplémentaires déployées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza sont « toujours sur le terrain », a annoncé samedi, lors d’une conférence de presse, un porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a rapporté l’AFP.
Cette offensive – plus large que les deux précédentes – a permis la mort de plusieurs commandants du Hamas, a-t-il annoncé.
Les images sont filmées de jour comme de nuit. L’armée a annoncé que les troupes déployées dans la nuit de vendredi à samedi dans l’enclave ne se sont pas retirées, comme après les deux incursions précédentes.
« Nous sommes entrés dans le nord (de la bande de Gaza) et nous étendons nos opérations« , annonce-t-elle.
Un porte-parole, le lieutenant-colonel Peter Lerner, a appelé à une « invasion limitée » de la bande de Gaza, après une nuit d’affrontements armés au sol entre l’armée israélienne et les combattants du Hamas.
Les informations en provenance de l’enclave plestinienne sont contradictoires, après la coupure totale des télécommunications.
« L’escalade de vendredi semble marquer le début d’une phase d’incursion terrestre dans (la) bande de Gaza, mais au lieu de mobiliser des forces d’un seul coup, Israël semble vouloir procéder par étapes graduelles », analyse la correspondante en chef de la BBC Lyse Doucet.
« Nous avons franchi une étape supplémentaire dans la guerre. Hier soir (vendredi), nos forces armées sont entrées dans le nord de la bande de Gaza et ont élargi la portée de leurs opérations terrestres», annonce sur X un porte-parole du Tsahal auprès de la presse arabe, Avichay Adraee.
« Des forces d’infanterie, de blindés, d’infanterie et d’artillerie ont participé à cette opération, au cours de laquelle des tirs intenses ont eu lieu », ajoute-t-il.
« L’armée israélienne continue de lancer des attaques aériennes et maritimes intensives et à grande échelle, en plus de poursuivre ses opérations visant à éliminer les terroristes »annonce-t-il.
Deux dirigeants du Hamas auraient été tués
Suite aux attaques de la nuit, mais aussi des dernières heures, deux dirigeants du Hamas ont été tués. L’un d’eux est commandant des forces navales. L’autre a coordonné les opérations aériennes, mais il est aussi l’un des leaders du massacre du 7 octobre, au cours duquel 1 400 personnes sont mortes.
L’armée israélienne annonce avoir tué un responsable en charge « des paramoteurs, des drones, du matériel de détection et de la défense aérienne ».
« Asem Abu Rakaba a participé à l’organisation du massacre des communautés situées en bordure de la bande de Gaza le 7 octobre », c’est ce qui est indiqué dans le communiqué de presse.
« Il a dirigé les terroristes qui ont infiltré Israël en paramoteur et a été chargé d’attaques de drones ciblant les postes de surveillance de Thsahal », selon l’armée.
Les médias israéliens affirment que les responsables de l’armée vont commencer à évaluer la situation pour décider de poursuivre ou non l’opération terrestre, qui sera progressive. Gaza est désormais coupée du reste du monde après avoir été coupée du service de téléphonie mobile et d’Internet. Des organisations telles que l’ONU, l’OMS et Médecins sans frontières affirment ne plus pouvoir contacter leurs représentants.
Vendredi soir, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à une trêve humanitaire. Ce n’est pas contraignant, mais cela a un poids politique. Israël et les Etats-Unis ont voté contre, la Roumanie s’est abstenue.
Aucun bilan n’a été communiqué, mais des sources médicales de l’enclave ont déclaré à un journaliste de l’AFP craindre un nombre important de victimes et des dégâts importants du fait des bombardements.