Comment se séparer de ses parents : nous comprenons le problème avec la psychologue Anastasia Shavyrina

La séparation en psychologie est la séparation d’un enfant de ses parents, un chemin long et continu vers l’indépendance, tant physique qu’émotionnelle. Il s’agit d’une étape très importante, sans laquelle la croissance personnelle, le développement et un plein sentiment de bonheur ne se produisent pas.

Sans séparation, il est impossible de créer sa propre famille harmonieuse et d’être un parent confiant. Cela ne se produit jamais soudainement et il s’agit normalement d’une longue période dans la vie d’une personne.

Habituellement, ce processus commence dès le premier souffle – la naissance est la première séparation d’avec la mère. De plus, dans l’enfance, lors de la crise de 3 ans, les exclamations « Moi-même ! », « Je veux » sont les premiers pas conscients vers la séparation de l’enfant du parent.

Nous nous séparons progressivement de maman et papa, devenant plus responsables, plus matures et plus indépendants, explique un psychologue, psychologue clinicien, psychothérapeute et professeur de psychologie. Anastasia Shavyrina. Dans le même temps, les relations avec les parents ne sont pas pires. Au contraire, comme le montre la pratique psychologique, plus la séparation s’est bien déroulée, plus la relation entre l’adulte et l’enfant sera profonde et confiante.

famille
Photo : Pixabay

Plus tard, lorsque les enfants deviennent adultes, il n’y a plus aucune compétition entre eux, aucun sentiment d’ancienneté et de domination. Les parents traitent leurs enfants avec respect, comme des égaux, ce qui se traduit par des unions familiales solides. En fait, la séparation est nécessaire pour que la prochaine génération devienne des adultes à part entière. Et les parents de ces enfants ont pu continuer leur vie après avoir accompli leur mission parentale, lorsque les poussins ont quitté le nid.

Mais pour une raison quelconque, c’est le plus souvent lors de la séparation que des problèmes surviennent. Les parents ne sont désespérément pas prêts à laisser partir leurs enfants lorsqu’ils sont enfants, et les enfants qui s’y habituent ne veulent jamais laisser partir leurs proches. Il arrive que les parents aient davantage besoin de leurs enfants, et non l’inverse.

On parle alors du fait qu’un adulte, le plus souvent une femme-mère, ne s’identifie, c’est-à-dire ne s’accepte et ne se voit qu’à travers la parentalité. Parfois, plusieurs années s’écoulent dans cet état jusqu’à ce que l’enfant grandisse et aille au lycée.

Tout cela signifie qu’après avoir laissé partir l’enfant, elle se retrouvera sans rien et devra se reconstruire, reconstruire sa personnalité et connaître ses intérêts. Cela semble difficile et parfois effrayant. Par conséquent, le choix dans une telle situation est évident : pas de séparation, pas de difficultés.

Dans les cas critiques, nous observons des situations dans lesquelles des adultes de plus de 30 ans vivent avec leurs parents et n’ont aucune vie personnelle. Il peut s’agir à la fois de fils et de filles.

Il n’y a pas de dépendance de genre ici. Les gens n’ont pas de conjoint ni d’enfants ; tous les soins sont dirigés vers leurs parents qui disparaissent progressivement, ce qui accélère considérablement le processus de vieillissement. En conséquence, les enfants grandissent renfermés et non socialisés, et les parents se retrouvent impuissants et dépendants.

Il convient ici de discuter de l’avantage secondaire de l’absence de séparation. Un bénéfice secondaire est un bénéfice qui encourage une personne à rester dans une situation problématique le plus longtemps possible. Et cet avantage de manquer la séparation est suffisant. Prestations secondaires pour ces enfants :

  • vous n’avez pas à vous soucier de l’approvisionnement, d’un toit au-dessus de votre tête, des besoins de base (y compris la nourriture) ;
  • il y a un sentiment de nécessité et d’importance, il n’est pas nécessaire de le gagner par un travail acharné ;
  • il y a une compréhension du but : « Je prends soin de mes parents/je dois être là/sans moi, ils seront perdus » ;
  • il n’est pas nécessaire de vous réaliser, vous pouvez rester assis et ne rien faire ;
  • il y a l’illusion d’être occupé (les parents ont toujours besoin d’aide, de réparer, de laver, de prendre quelque chose) ;
  • vous n’avez pas à penser à la responsabilité de votre vie, ne prenez pas de décisions ;
  • C’est pratique d’être dans la position d’un enfant, on peut toujours blâmer ses parents pour tout ;

Nous énumérons également les avantages des parents adultes :

  • C’est effrayant d’être seul, même si votre conjoint est à proximité, cela ne remplacera toujours pas avoir un enfant à proximité ;
  • Je ne veux pas me concentrer sur ma vie ;
  • Vous ne réalisez peut-être pas combien de temps vous avez passé à être parent ;
  • On ne sait pas quoi faire sans enfant ;
  • peur pathologique que l’enfant ne puisse rien faire, ne sache rien et ne puisse donc pas survivre sans eux.

Autrement dit, lorsque nous parlons des raisons de l’absence de séparation, nous entendons le plus souvent la peur de perdre tous ces avantages énumérés ci-dessus.
Pour subir une séparation, il faut d’abord comprendre le problème lui-même. Si vous soupçonnez que la séparation dans votre vie ne s’est pas déroulée sans heurts ou ne s’est pas produite du tout, vous pouvez vous poser les questions suivantes, n’oubliez pas de répondre honnêtement.

  1. Quels sont les avantages et les inconvénients de mon poste ?
  2. Quels en sont les avantages ? Quelles limites je ressens ?
  3. Que dois-je faire pour changer la situation ?
  4. Que puis-je vraiment faire ?
  5. Puis-je commencer ces étapes ? Puis-je faire un effort ?

Si vous avez répondu oui à la dernière question, vous devriez alors commencer à agir dès maintenant. N’oubliez pas que ce processus n’est jamais indolore. C’est juste que lorsque cela se produit dans l’enfance, nous oublions ce qui nous est arrivé. Le ressentiment, la douleur et parfois même la peur sont effacés. En tant qu’adultes, ces émotions sont plus difficiles à gérer.

Si vous avez peur de franchir cette étape par vous-même, demandez l’aide d’un psychologue ou d’un thérapeute familial. Souvent, dans la pratique, vous pouvez rencontrer des enfants adultes et des parents prêts à suivre ce chemin avec un spécialiste.

Faites un pas vers la séparation par amour pour vous-même et pour vos parents, car eux aussi se retrouvent otages de la situation et ne vivent pas une vie bien remplie. Rassurez-les en leur disant que vous ne partez pas pour toujours. Ensuite vous avancerez ensemble vers la compréhension de vos envies, de vos ressentis et de votre plénitude.

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