Je pense que c’est le mot le plus heureux. Ou plutôt, c’est le sentiment le plus heureux. Ce Noël, j’ai souhaité que tous mes proches soient reconnaissants. Parce que si vous êtes reconnaissant, cela signifie que vous êtes bien vivant, que votre peuple est bien vivant et que tout le reste est arrangé avec suffisamment de succès pour que vous soyez en harmonie et que vous appréciiez ce qui vous a été donné.
Le mot « merci » est une façon de penser. C’est le mot qui a changé ma façon de penser et avec lui ma place sous le soleil. J’avais environ 35 ans lorsque mon ami de 50 ans m’a conseillé d’arrêter de m’inquiéter de ce que je n’ai pas et d’être reconnaissant pour ce que j’ai. Cela me semblait être un discours vide de sens. Comme une tentative ratée de se réconforter pour les manques, pour les problèmes et pour les peurs. Oui, mais jour après jour, ses conseils me restaient en tête et leur sens commençait à se préciser. Peu à peu, j’ai senti que c’était une philosophie avec laquelle on grandissait et qu’on ne pouvait pas l’adopter d’un seul coup. Ce n’est pas une pilule qui fait disparaître votre mal de tête, mais plutôt une vitamine, à l’aide de laquelle le mal de tête cessera un jour d’apparaître.
Le mot « merci » est la sagesse. Eh bien, certains jours et certaines situations, il m’est difficile d’être sage. Quand je suis seul, quand je suis blessé, déçu, anxieux, ce « merci » se fige en moi comme de l’eau, comme une insulte, comme une impossibilité. Ensuite, je me l’impose et je le crie encore plus fort. Et je sais que lorsque la tristesse passera, ce cri enverra son écho et me donnera la force pour un nouveau départ et pour une nouvelle foi.
Le mot « merci » est une bénédiction. Et la bénédiction est magique. Il s’avère que plus je dis merci, plus j’ai l’occasion de le faire.
Vous savez, toute cette hystérie autour de la pensée positive me semble exagérée. Parfois, il suffit de pleurer. Faut-il vraiment faire semblant qu’il y a de la lumière devant nos yeux alors que les pupilles entières sont plongées dans l’obscurité ? Je ne pense pas, mais dans ces situations, cela m’aide de dire merci. Mais merci en connaissance de cause. Pour l’obscurité, pour les larmes, pour un moment de faiblesse. Parce que je sais que sans eux demain le soleil ne me semblera pas si merveilleux.
Ici, c’est l’hiver, profond, lourd, crée des obstacles, de l’anxiété. Il est difficile de vivre de nos jours : même sous plusieurs couches de vêtements, on se sent alourdi par l’hiver. Cependant, une grand-mère m’a dit : « Après l’hiver le plus rigoureux vient le printemps le plus chaud. » N’aie pas peur, mon enfant !
Merci, hiver, pour tout ce que tu présage de chaleur et de bonheur !